article (D-2) épistémologie ordinaire et émotions épistémiques au prisme de Spinoza - Université d'Évry Access content directly
Scientific Blog Post Year : 2024

Article (D-2) ordinary epistemology and epistemic emotions through the prism of Spinoza

article (D-2) épistémologie ordinaire et émotions épistémiques au prisme de Spinoza

Andre Moulin
  • Function : Author
  • PersonId : 1056608

Abstract

The questions dealt with in this article come from two seminars at EHESS and one seminar at Sorbonne Paris 1 followed from 2018 to 2020 as well as from the associated documentation provided by the professors : (1-) epistemic emotions of G. Origgi and A. Godber, (2-) naïve epistemology by P. Engel and J. Dokic and (3-) discrimination by M. Bessone. Excerpts from these documents are therefore mentioned in this article. ordinary epistemology is everyone's epistemology, people as they are, with their vague statements and gestures, improbable (hence our consideration of "epistemic emotions") and biased (hence our consideration of epistemic discrimination). The initial goal of this article is to reconsider the somewhat normative approach of some researchers of the people's everyday epistemology using some words and not others, not always the "right" ones according to the definition of cognitive science researchers (e.g. judicious use of a factive (I know, I see) or non-factive (I know, I think) term). It is a very strong epistemic assumption to consider that a "naïve" person masters and uses "epistemic vocabulary" judiciously. Moreover, researchers say that there is "too much" use of the term "knowledge" or that other words are "misused". In order to say "too much" or " misuse" it is necessary to situate oneself in a frame of reference, a frame of reference that allows to compare ("too much") or to classify and even judge ("misuse"). What frame of reference? And in what language? In order to consider the "naïve" epistemology of each person, our article first proposes a different frame of reference than this "epistemic vocabulary" and it is this frame of reference that is then used to qualify as belief, knowledge, intuition, imagination, etc. any understanding, idea or edifice of expressed and received ideas. In order to build this reference frame adapted to a naïve epistemology taking into account emotions and epistemic discriminations, our first premise is the hypothesis that everyone wants and is able to expose some ideas "that are more or less " about something. The objective of the researcher (but also of each one!) can be to qualify these ideas about this thing (e.g. "is it knowledge? a belief? an intuition?") then to consider the conditions of their transmission to others by mobilising our second premise. Our second premise is a two-step process: (1-) consider the "knowledge" or understanding expressed by each person and qualify them in our reference frame, then (2-) consider the perception or receptivity by others of the "knowledge" that someone expresses, "knowledge" that another person listens to, accepts to the point of being more or less inhabited by it: how are the expressed ideas perceived, qualified? what are the factors influencing perception, qualification and ultimately taken into account, and this by placing oneself in the same reference frame? Our approach and our frame of reference allow other objectives: to consider at new costs in this article the emotions and epistemic discriminations.
Les questions traitées dans cet article procèdent de deux séminaires à l'EHESS et d'un séminaire de Sorbonne Paris 1 suivis de 2018 à 2020 ainsi que de la documentation associée transmise par les professeures citées : (1-) émotions épistémiques de G. Origgi et A. Godber, (2-) épistémologie naïve de P. Engel et J.Dokic et (3-) les discriminations de M. Bessone. Des extraits de ces documents sont donc mentionnés dans cet article. L'épistémologie ordinaire est celle de chacun, les gens tels qu'ils sont, avec leur dires et gestes approximatifs, improbables (d'où notre prise en compte des « émotions épistémiques ») et empreintes de préjugés (d'où notre prise en compte des discriminations épistémiques). L'objectif initial de cet article est de reconsidérer l'approche plutôt normative de certains chercheurs à propos de l'épistémologie quotidienne des gens utilisant certains mots et pas d'autres, pas toujours les « bons » selon la définition des chercheurs en sciences cognitives (ex : Usage judicieux d'un terme factif (Je sais, je vois) ou non factif (je crois, je pense)). C'est une très forte hypothèse épistémique que de considérer qu'un « naïf » maîtrise et utilise à bon escient le « vocabulaire épistémique ». De plus, des chercheurs disent qu'il y a « « trop » d'utilisation du terme « savoir » » ou que d'autres mots sont « mal » utilisés. Pour dire « trop » ou « mal » il faut se situer dans un référentiel, un référentiel permettant de comparer (« trop ») ou permettant de classer et même de juger (« mal »). Quel référentiel ? Et dans quelle langue ? Pour considérer l'épistémologie « naïve » de chacun, notre article propose d'abord un autre référentiel que ce « vocabulaire épistémique » et c'est ce référentiel qui est ensuite mobilisé pour qualifier de croyance, de connaissance, d'intuition, d'imagination, … tout entendement, idée ou édifice d'idées énoncées et reçues. Pour construire ce référentiel adapté à une épistémologie naïve prenant en compte les émotions et discriminations épistémiques, notre première prémisse est l'hypothèse que chacun souhaite et est en mesure d'exposer quelques idées « qui se tiennent plus ou moins »1 à propos d'une chose. L'objectif du chercheur (mais aussi de chacun !) peut être de qualifier ces idées à propos de cette chose (ex : « est ce un savoir ? une croyance ? Une intuition ? ») puis de considérer les conditions de leur transmission à d'autres en mobilisant notre deuxième prémisse. Notre deuxième prémisse est une démarche en 2 temps : (1-) considérer la « connaissance » ou entendement exprimé par chacun et les qualifier dans notre référentiel, puis (2-) considérer la perception ou réception par d'autres de la « connaissance » que quelqu'un2 exprime, « connaissance » qu'un autre écoute, accepte jusqu'à en être plus ou moins habité : comment sont perçues, qualifiées, les idées exprimées ? quels sont les facteurs influençant perception, qualification et in fine prise en compte, et ce en se plaçant dans le même référentiel ? Notre démarche et notre référentiel permettent d'autres objectifs : considérer à nouveaux frais dans cet article les émotions et discriminations épistémiques.
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Dates and versions

hal-03494651 , version 1 (05-01-2022)
hal-03494651 , version 2 (18-01-2024)
hal-03494651 , version 3 (28-02-2024)

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Cite

Andre Moulin. article (D-2) épistémologie ordinaire et émotions épistémiques au prisme de Spinoza. 2024, ⟨10.58079/uj8n⟩. ⟨hal-03494651v3⟩
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